Examples of using "???" in a sentence and their french translations:
Mais le plan de Daniel Craig en maillot de bain s'arrête là et ne descend pas.
Alors que si on faisait l'inverse et si on reprenait ce plan iconique
de la James Bond Girl qui sort de l'eau,
on commencerait vraiment en filmant ses mollets -
on va prendre quelques secondes pour l'imaginer Daniel Craig -
ses mollets qui seraient un peu poilus mais bronzés et musclés,
on remonterait, et là il y aurait son maillot de bain moulant et mouillé
et on remonterait et il y aurait ses abdos dessinés puis ses pectoraux
puis ce regard bleu lagon.
On aurait ce geste-là, bien pour nous montrer que c'est un objet de désir.
Mais le « female gaze » n'est pas ça, ce n'est pas une simple inversion.
Ce n'est pas « Maintenant, c'est les hommes qui vont être les objets du désir.»
Non, le « female gaze », c'est de se dire que,
dans James Bond, la James Bond Girl arrêterait d'être filmée comme ça,
elle serait filmée en gros plan, on serait dans ses yeux.
Et puis elle aurait surtout quelque chose à dire.
Parce que c'est ça l'enjeu du « female gaze »,
c'est d'arrêter de prendre du plaisir en objectifiant,
c'est de prendre du plaisir en voyant qu'on a un sujet devant nous,
que la femme peut être un sujet.
C'est prendre ce plaisir-là.
Et alors il y a une femme extraordinaire à Hollywood,
qui pour moi est en train de créer ce que pourrait être le « female gaze ».
Elle s'appelle Jill Soloway.
Elle a déjà fait une première série
qui s'appelle « Transparente », qui était excellente.
Elle en a co-créé une deuxième avec une autre femme, Sarah Gubbins.
Cette série-là s'appelle « I love Dick ». (Rires)
Alors je ne vais pas vous traduire ce que « I love Dick » veut dire,
mais c'est basé sur un livre qui portait déjà ce nom
et Jill Soloway et Sara Gubbins ont décidé de créer une salle d'écriture
qui serait 100% féminine, où il n'y aurait que des femmes.
Ça n'était jamais arrivé à Hollywood.
Qu'est-ce qu'il se passe quand il n'y a que des femmes dans la salle d'écriture
qui se disent « Quel genre d'histoire a-t-on envie de raconter? »
Ça donne l'histoire de Chris, une femme d'un peu plus de 40 ans,
qui est en couple depuis 20 ans avec un homme qui s'appelle Silver,
et tout d'un coup, elle va rencontrer Dick.
Dick, c'est le diminutif de Richard en anglais, d'où le titre.
Qu'est-ce qu'il se passe dans « I love Dick » ?
Chris ressent du désir, un désir qu'elle avait oublié, un désir en ébullition.
Au lieu d'avoir une histoire autour de Chris qui tromperait son mari etc...
Non, Chris va dire à Silver :
« Tu sais quoi ? J'ai du désir pour un autre homme »
et Silver va dire : « C'est génial, raconte-moi. »
Ce qu'il se passe à la fin de l'épisode 3, Chris raconte à quel point
elle est excitée par Dick,
et Silver l'écoute, et aussi ressent ça,
et comme on est dans du « female gaze »,
nous aussi, spectateurs, on est avec Chris et on comprend ce qu'elle ressent
et nous aussi on va commencer à sentir ce désir qui monte.
C'est ça qui est extraordinaire.
Tout d'un coup, ce désir féminin va se propager.
Un autre exemple de « female gaze »,
c'est cette série dont vous avez sûrement entendu parler : « Big little lies ».
C'est une série qui raconte un groupe de femmes qui va s'allier
pour pouvoir se défendre face à un mâle commun.
« Big little lies » est une mise en scène de la sororité.
Cette histoire est aussi basée sur un autre livre.
Personne à Hollywood ne voulait montrer cette série.
Personne n'était intéressé. Il a fallu que les deux comédiennes principales,
Nicole Kidman et Reese Witherspoon, deviennent productrices.
Elles ont eu besoin d'aller chercher de l'argent, et de trouver de l'argent
pour qu'on puisse voir cette série sur nos écrans.
Et, pour créer cette série, elles ont fait appel à deux hommes.
David E. Kelley, le showrunner, et Jean-Marc Vallée, le réalisateur.
C'est pour vous dire que le « female gaze » n'est pas une question
du sexe de la personne qui tient la caméra ou qui tient le stylo.
Le « female gaze » peut être créé par les femmes et par les hommes.
C'est se dire : « Qu'est-ce que je suis en train de regarder ?
Comment suis-je en train de le filmer ?
Et qu'est-ce que ça raconte ? »
C'est sûr que s'il y a plus de Reese Witherspoon et de Nicole Kidman,
s'il y a plus de femmes qui produisent mais aussi qui écrivent, qui réalisent,
les histoires qu'on va voir et qu'on va nous raconter vont être différentes.
Si elles sont différentes, cela va avoir un impact sur nous. C'est évident.
Mais c'est juste la 1ère étape. Maintenant il faut qu'il y ait une 2ème étape.
Cette deuxième étape se joue autour du regard.
Aujourd'hui, on parle beaucoup de la parole,
on dit : « Libérez la parole. »
Je trouve que ce qu'il se passe en ce moment est extraordinaire.
C'est très émouvant.
Mais c'est autant libérer la parole autour de ces viols fictifs
dans « Game of Thrones » que dans les viols qui se passent dans la vraie vie.
C'est essentiel. Mais dans 10 ans, ça n'aura peut-être pas changé
si on ne libère pas non plus le regard.
Il faut qu'on libère le regard.
Parce que c'est seulement quand on regardera autrement,
elle avait été jusqu'au bord du Grand Canyon dans sa Jeep Wrangler
Bien que j'avais une phobie sociale sévère,
ce moment, et ce à quoi elle pensait,
On a rigolé sur le fait que son suicide aurait fait mieux sur une carte postale.
On a parlé boulot.
et vous disait à quel point elle était dépressive ?
elle affecte 350 millions de personnes.
La dépression est courante !
une personne en dépression peut demander à ravoir du sucre dans son café
sans avoir à dire
qu'elle est prise au piège dans le sombre néant de son âme
mais sa capacité à le faire.